Ou un flashback en temps réel…
Il y a des villes qui vous transportent dans le temps dès que vous posez le pied sur leur sol, c’est le cas de la capitale autrichienne. Vienne, forte de sa riche histoire, aurait très bien pu se contenter de « surfer » sur son passé et oublier de vivre et d’évoluer avec son temps (comme l’a malheureusement fait Venise selon moi, j’y reviendrai dans un prochain billet).

Mais il n’en est rien ! Vienne dégage dès votre arrivée un parfum d’authenticité et de modernité qui se marie à merveille. Ville à taille humaine (il est très aisé de la parcourir à pied d’est en ouest et du nord au sud), Vienne se laisse découvrir comme un petit bonbon, par petites couches, qui se révèlent plus belles les unes que les autres.
Le programme que j’avais prévu pour mes cinq journées passées là-bas s’annonçait chargé, vous vous en doutez. Mais il a été tout à fait possible de pouvoir profiter pleinement de la ville dans un laps de temps assez court. Nous avions décidé de commencer par flâner dans la ville, au gré des rues et de nos envies, chose que j’adore par-dessus tout.

Nous avons ainsi pu découvrir le centre historique, expression à prendre au sens littéral pour Vienne, puisque toutes les institutions du temps de la grande cour d’Autriche sont situées au centre de la ville moderne et protégées par « le Ring », l’anneau périphérique. Architecturalement, c’est assez intéressant et donne l’impression que les Viennois ont souhaité préserver et valoriser ce patrimoine ancien de la ville moderne, qu’ils ont érigé autour de celui-ci. La ville historique est ainsi encerclée par un premier anneau, le si bien nommé « Le Ring » qui n’est autre que le boulevard périphérique, et un second, la ville moderne avec ses quartiers résidentiels et modernes. Elle est ainsi en tout point opposé à Rome, qui a privilégié une urbanisation imbriquant cité antique et ville contemporaine, véritable prouesse architecturale.


L’urbanisation viennoise est donc fragmentée, chaque quartier étant parfaitement identifiable par sa fonction : le centre historique donc, rassemblant les institutions de l’Etat et les structures culturelles, qui jouxte le quartier commerçant avec sa rue entièrement dédiée aux boutiques de luxe, puis à la périphérie, enveloppant ses deux entités, la ville moderne construite autour de plusieurs banlieues pavillonnaires. Cette fragmentation est néanmoins contrebalancer par une parfaite circulation entre tous les quartiers puisque toutes les rues, ruelles et chemins convergent vers le cœur historique viennois.

Les jours suivants ont été dévolus à la découverte des plus importantes institutions viennoises, une sélection s’imposant suivant le temps qui nous restait. Nous avons donc jonglé entre le Rathaus, bâtiment historique abritant aujourd’hui l’hôtel de ville, le palais de justice, la somptueuse bibliothèque nationale de Vienne (la plus ancienne d’Europe !) et bien sûr, quelques musées (on ne se refait pas…). Le tout agrémenté de balades, de dégustation de chocolat et de l’incontournable Sacher Torte (tarte au chocolat aromatisée d’une pointe d’abricot) dans le non moins renommé Café Sacher, un des plus anciens cafés de la capitale autrichienne, de tours de manège avec vue à 360° sur la ville…


Pour ma part, j’ai eu un véritable coup de coeur pour la bibliothèque nationale de Vienne et le Belvédère. La première est un bijou d’architecture extérieur et intérieur. Des livres du sol au plafond soit 20 mètres de hauteur, des échelles en bois aussi hautes que les étagères, des allées garnies de statues et des plafonds ornées de fresques grandioses… Cette bibliothèque est absolument magnifique, dans un état de conservation sans pareil, je vous la conseille vivement.


Le second, un peu en retrait du centre ville, est l’ancien château d’été de la famille impériale, le Belvédère. Il abrite aujourd’hui une grande partie des œuvres d’art que celle-ci acquit au fil de sa grandeur. Le château a donc été transformé en musée et présente aujourd’hui une grande partie de ces collections impériales. L’accrochage du 1er étage, dédié aux toiles antiques et de la période médiévale, est comparable à un véritable cabinet de curiosité, les tableaux couvrant les murs du sol au plafond ! Le second étage est consacré aux toiles des XIXe et XXe siècles. Des expositions temporaires sont également proposées (au moment de mon passage, Gustav Klimt était à l’honneur)… J’aurais pu passer tout mon séjour entre ces murs, les toiles sont à couper le souffle et vous emmène à travers le monde au fil des différentes salles… Un régal ! Une étape incontournable de votre séjour viennois…

Si vous souhaitez poursuivre votre parcours d’histoire de l’art viennois, je vous conseille sans hésitation de pousser les portes du Leopold Museum, temple en Europe des œuvres de Gustav Klimt et d’Egon Schiele, fervent disciple du maître. Il s’agit de l’unique occasion de pouvoir admirer la reproduction à l’échelle 1, de La Jurisprudence et La Médecine de Gustav Klimt ! Et cela vaut vraiment le coup d’œil. De nombreuses œuvres du maître sont exposées, ainsi que de nombreuses correspondances avec sa femme, qui étayent les œuvres. La force de cette collection est de faire découvrir des œuvres du peintre avant sa période dorée, très peu connues du public. De petites toiles, quasi impressionnistes, absolument magnifiques, qui ne ressemblent pas ! Situé au MuseumsQuartier, le musée, accolé au centre historique, rassemble dans un même ensemble les lieux culturels les plus modernes comme le théâtre qui lui fait face, mais aussi beaucoup de musées d’art contemporain comme le Mumok et la Kuntshalle. Vous pourrez déjeuner sans problème, plusieurs lieux de restauration étant à votre disposition.

Ma plus grande déception concerne le château de Schönbrunn. Majestueux architecturalement, un parc grandiose et une Gloriette sublime certes, mais la visite n’a que très peu d’intérêt. L’audioguide remis à l’entrée du château est totalement désuet : les commentaires sont monotones, beaucoup trop généralistes, très courts et n’évoquent que quelques éléments de chaque pièce alors que celles-ci sont remplies d’objets ou de tableaux ; ils gagneraient vraiment à être remis au goût du jour ! Le parcours ensuite est une enfilade de salles, véritables reconstitutions des pièces originelles (je fais l’impasse sur le côté vieillot mais ça aussi ça laisse à désirer), que vous traversez dans un couloir délimité par deux cordons, comme savent si bien le faire les châteaux. Résultat, une circulation très difficile (je vous laisse imaginer quand vous suivez ou êtes suivi par un groupe, c’est juste l’horreur et je parle en connaissance de cause !), l’impression d’être parquée et par conséquent de ne pas pouvoir s’approprier le lieu, enfin (et non des moindres), le sentiment de partir sans connaître l’histoire des lieux et de ceux qui y vécurent, les informations données étant réduites au strict minimum… Le tout pour… 14€/personne ! Pour cette somme, la moindre des choses serait de proposer une muséographie revisitée et moderne, intégrant des reconstitutions 3D, des images d’époque et pourquoi pas, des extraits de films ou téléfilms sur l’histoire de la princesse Sissi (on en connaît tous), que les visiteurs pourraient consulter sur des écrans ou tablettes, sans que les salles en soient affectées.

Bien d’autres musées sont encore à votre disposition, qu’il s’agisse du Musée d’Histoire naturelle hautement réputé, aux musées d’art contemporain cités plus haut, ou encore, si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur la « Sécession viennoise » dont Gustav Klimt fut l’un des principal représentant, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil au Pavillon de la Sécession, dont la construction en 1898 fit grand bruit, vous pourrez y découvrir un autre joyau du maître : la fresque Beethoven.
Voilà le petit tour d’horizon de mon passage dans la capitale autrichienne. Le coût des visites culturelles est assez élevé effectivement, Vienne concentrant un grand nombre d’institutions internationalement reconnues, mais cibler quelques-unes d’entre elles vous permettra néanmoins, je pense, de repartir satisfait d’un court séjour, la richesse des contenus égalant la multitude des propositions… C’est ce que j’ai ressenti pour ma part. Et puis, comme ça, c’est l’occasion rêvée pour y retourner non ?
Pour en savoir plus : http://www.wien.info/fr


Et n’oubliez pas, le blog est inscrit à la 6e édition des Golden Blog Awards 2015 ! Pour voter, c’est ici > http://www.golden-blog-awards.fr/votePlugin.php?blogId=9610
Ça donne envie d’y aller, notamment la bibliothèque, qui a l’air d’être superbe ! Merci pour tes conseils !
J’aimeJ’aime
Avec grand plaisir ! Ravie que cela t’est donné des idées. Bon dimanche…
J’aimeJ’aime
Tes photos me font rêver! J’ai eu la chance de visiter Vienne mais seulement 24h ce qui est assez court, ma visite s’est centrée sur le château de Schönbrunn, je n’ai donc pas tellement vu le centre ville ce qui est dommage
Je rêve d’y voir un opéra 🙂 Et tes photos de la bibliothèque me font rêver on dirait vraiment celle dans la Belle et la bête !
Merci pour ce très belle article 🙂
J’aimeJ’aime
Cette bibliothèque est absolument superbe, je ne vois pas comment on pourrait être déçu… Je retournerai à Vienne avec grand plaisir aussi 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ayant parcouru une bonne partie de la planète , je peux dire sans chauvinisme que si la France fait partie de ses plus beaux pays , c’est aussi et surtout le meilleur pays où vivre . Si je ne devais pas vivre en France , alors sans hésiter je m’installerais en Autriche/Bavière . C’est sans contestation le meilleur second choix . bisoussss
J’aimeJ’aime
J’ai aussi beaucoup aimé Wien, nous étions passés à Bad Ischl en Bavière avant de rejoindre Vienne, que du bonheur… Comme vous j’aimerais beaucoup y retourner !
J’aimeAimé par 1 personne
J’aimerais aussi beaucoup découvrir la Bavière ! J’avais vraiment aimé Vienne et j’y retournerais avec grand plaisir 🙂
J’aimeAimé par 1 personne