[EXPO] Musée Gustave Moreau

Le musée Gustave Moreau est atypique : il s’agit d’une des dernières maison-ateliers existantes à Paris. Située au 14, rue de La Rochefoucault (9e arrondissement), elle est restée inchangée depuis son ouverture en 1903 par la ville de Paris et rassemble, sur trois étages, une impressionnante collection d’œuvres du célèbre peintre.

De la maison familiale au musée

Maison familiale acquise en 1852 par les parents du peintre, cette adresse à l’apparence modeste abrite également très tôt l’atelier du peintre au dernier étage de la maison. L’idée d’en faire un musée apparaît en 1895 à Gustave Moreau alors à la fin de sa vie. Il demande alors de procéder à quelques aménagements : le rez-de-chaussée et le 1er étage conservent les portraits de la famille et les œuvres offertes par les amis du peintre (Edgar Degas, Eugène Fromentin…) tandis que les 2e et 3e étages sont transformés en deux grands ateliers vitrés et spacieux, reliés par un majestueux escalier, pour exposer les œuvres – pour certaines de très grand format – de Gustave Moreau.

Très tôt, Gustave Moreau a pensé à sa postérité : « Je pense à ma mort et au sort de mes pauvres petits travaux et de toutes ces compositions que je prends la peine de réunir. Séparées, elles périssent ; prises ensemble, elles donnent un peu l’idée de ce que j’étais comme artiste et du milieu dans lequel je me plaisais à rêver ? ».

Après l’inventaire titanesque des œuvres de l’artiste à son décès en avril 1898, il est procédé à l’accrochage des œuvres selon le souhait du peintre. Celui-ci reprend les règles d’accrochage des cabinets de curiosités typiques du XIXe siècle, c’est-à-dire la disposition d’œuvres du sol au plafond. L’accrochage que vous découvrez aujourd’hui est inchangé depuis l’ouverture du musée en 1903.

Un peintre inclassable

Entrer dans le musée de Gustave Moreau est comparable à un saut dans un monde fabuleux et éclectique ! Prolixe – il suffit de voir le nombre d’œuvres présenté -, le peintre tire aussi son inspiration d’une très grande culture générale, le rendant inclassable. Se référant dans chacune de ses toiles à divers courants artistiques – académique, romantique, italien, indien, symboliste avant l’heure aussi par moments… -, l’art de Gustave Moreau ne ressemble finalement à aucun autre. Les créations du peintre sont uniques et véritablement originales.

L’observation de ses œuvres est fantastique. On pourrait s’y perdre pendant des heures. Le fourmillement des détails et la variété des références – les figures mythologiques et bibliques notamment – impressionne, d’autant plus sur les très grands formats. Le contraste est saisissant entre la grandeur de la toile et la minutie des détails.

Pousser la porte du musée Gustave Moreau équivaut à un bond dans le temps ! Vous plongerez, le temps de votre visite, en plein XIXe siècle.

NB : lors de ma visite au cours de l’été, le rez-de-chaussée et le 1er étage n’étaient malheureusement pas ouverts à cause des règles sanitaires imposées par la COVID-19. N’ayant pas pu voir cette 1ère partie du musée, il n’y aura donc pas de photos de ces espaces.

NB2 : il est également à noter que ce musée, de par son architecture, comporte de nombreux escaliers. Aussi il peut être difficile pour les personnes à mobilité réduite d’y accéder, le musée ne disposant pas d’ascenseur. Et il est par conséquent inaccessible pour les personnes en fauteuil roulant.

L’atelier du 2e étage

L’escalier en spirale reliant les 2e et 3e étages

Les œuvres du 3e étage

« Les Chimères », détails

Pour en savoir plus : Musée Gustave Moreau

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