EXPO « XYZ », Robert Mapplethorpe | Galerie Thaddaeus Ropac

Pour les amateurs de photographie et les adeptes du noir et blanc, rendez-vous à la renommée galerie parisienne Thaddaeus Ropac, avec la présentation d’un maître du genre, Robert Mapplethorpe. L’un des plus grands photographes américains contemporain couvre ainsi l’actualité avec l’exposition d’une petite centaine de clichés inédits. Tour d’horizon…

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Robert Mapplethorpe à la Galerie Thaddaeus Ropac (vue d’exposition)

De sujets sulfureux…

En partant du célèbre portfolio XYZ que constitua le photographe, le commissaire de l’exposition Peter Marino, mécène détenteur de la plus grande collection privée de photographies de l’artiste, a choisi de mettre en valeur les trois thèmes fondamentaux de l’oeuvre de Robert Mapplethorpe que recouvrent ses trois lettres : les photographies de sexe (X), celles des natures mortes florales (Y) et les nus masculins (Z).

En s’immergeant avec passion dans les archives de l’artiste détenues par la Fondation Robert Mapplethorpe située à New York, Peter Marino en a extrait 17 polaroids et une soixantaine de photographies pas ou très peu exposées jusqu’ici, revisitant ainsi de manière totalement subjective l’oeuvre majeure et multiple de ce photographe devenu célèbre à l’âge de 31 ans, un certain 4 février 1977 lorsque la ville de New York lui consacra non pas une, mais deux expositions : Portraits et Dirty Pictures.

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Hall de l’exposition Robert Mapplethorpe à la Galerie Thaddaeus Ropac

Après un bref préambule dans le hall d’entrée de la galerie où sont présentés les 17 polaroids couvrant les thèmes de prédilection de l’artiste et des sujets plus anodins, se dévoile, derrière la cimaise du hall, la soixantaine de clichés dans l’unique salle de l’exposition.

Dans une scénographie sobre mais fournie, Peter Marino crée ainsi un jeu de miroir entre les trois séries. Les séries X et Z se sont face, deux rangées d’une quinzaine de photographies suspendues sur les murs latéraux, illuminent la salle par le fabuleux travail sur la lumière qui rendit Robert Mapplethorpe célèbre. En une sorte de couloir tapissé des sujets les plus sulfureux qui contribuèrent à la renommée (adoubée ou vivement critiquée dans la société américaine des années 1970-1980) de ce prodige, les séries de sexe et de nus masculins laissent la place centrale, sur le mur du fond, à 18 clichés de la série Y, plus méconnue et moins polémique, auquel répond une unique photographie, sur le quatrième et dernier mur, le regard lourd du photographe.

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Robert Mapplethorpe, autoportrait

… à une composition parfaite

Dans un accrochage en quinconce qui révèle l’éclat de chacune de ses natures mortes florales, toute la technique du maître apparaît : un travail sur la lumière exquis, des clairs/obscurs savamment construits, une mise en scène frontale, un décor neutre, une mise en valeur du sujet très réfléchi aboutissant à un travail de composition d’une extrême précision. En ce point, le regard de Robert Mapplethorpe est comparable à celui d’un peintre composant son tableau.

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Robert Mapplethorpe, natures mortes florales (série Y)

S’attachant durant toute sa vie à magnifier les corps après la découverte des nus de Georgia O’keeffe photographiée par Alfred Stieglitz, Robert Mapplethorpe travaille avec un Polaroid Land 360 donné par une amie, qui l’oblige à la proximité et à l’intimité conférant une haute charge sexuelle à chacune de ses œuvres. Hautement palpable dans les séries X et Z et dans ses polaroids et que l’on retrouve aisément ici, elle apparaît également dans sa série de natures mortes florales (Y).

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Robert Mapplethorpe, natures mortes florales (série Y) – détail

Comme s’il s’agissait des modèles vivants avec lesquels il travaillait habituellement, Robert Mapplethorpe semble nouer la même complicité avec les plantes et notamment les fleurs (orchidées, lys, cannas ou encore tulipes) qu’il exhibait comme des organes sexuels dans des compositions toujours raffinées.

Bien que moins souvent exposées, les plantes occupèrent une part non négligeable dans l’oeuvre du photographe. Chacune des compositions révèle l’obsession de la symétrie et de la perfection formelle auxquelles il aspirait, laissant apparaître la formation académique classique qu’il reçut.

« La photographie de Robert est à son image, précise, méticuleuse et classique » s’est ainsi que, Patti Smith, célèbre musicienne et muse du photographe, résume l’oeuvre de Robert Mapplethorpe et que Peter Marino, sur invitation de la Galerie Thaddaeus Ropac, revisite le travail mondialement connu de cet artiste américain bisexuel décédé en 1989 du sida, pour qui la photographie était le miroir de sa vie personnelle.

À voir jusqu’au 5 mars 2016 (site du Marais)

Entrée libre

Plus d’infos : Galerie Thaddaeus Ropac

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